Le fauchage tardif

Presque partout en France, on peut voir tout au long du printemps et de l’été le fauchage de zones herbeuses. Souvent, ça se passe le long des routes et sur les ronds points. Mais aussi sur des terrains qui ne sont pas encore destinés à un usage particulier et qui ne bénéficient d’aucun statut de protection. On fauche aussi les friches, c’est-à-dire des champs agricoles mis en friche.

Le fauchage par de grosses machines au printemps et en été représente plusieurs problèmes.

Les problèmes liés au fauchage régulier (au printemps et en été)

LE HERISSON

• Parfois, des hérissons sont déchiquetés par les tondeuses. 

A priori, le hérisson est un animal nocturne est il devrait être caché dans la broussaille. Mais peut-être que les tondeuses s’approchent trop de la broussaille et du sous-bois et dérangent ces animaux. Le hérisson n’a pas de réflexe de fuite mais se met en boule ce qui représente un grand risque face à une tondeuse.

On ne pourra probablement pas totalement éviter de tels accidents. Mais on pourrait sensibiliser les agents sur le terrain à la présence éventuelle d’animaux, leur demander de ne pas faire des incursions trop poussées dans les broussailles et on pourrait éventuellement couper l’herbe plus haute (15 à 20 centimètres).

Un site qui sensibilise aux hérissons :

http://www.herisson.nom.fr/

Ce site anglais montre les dangers que guettent le hérisson. La tondeuse à gazon en est une parmi d’autres.

http://www.hedgehg.dircon.co.uk/hedgehogs/

European hedgehog research group

Contient des articles scientifiques

http://www.hedgehg.dircon.co.uk/hedgehogs/

Un site qui sensibilise aux hérissons :

http://www.herisson.nom.fr/

http://www.pro-igel.de/index.html

LE LIEVRE

• Les petits lièvres peuvent être déchiqutés par les tondeuses.

Le lièvre est également une vicitime du fauchge. Les lièvres ne possèdent pas de terriers. Les jeunes lièvres se cachent dans de ptites dépressions dans les champs et restent immobiles à l’approche d’un danger.

Dossier du NABU (en allemand)

http://www.nabu.de/m01/m01_02/04616.html

En Allemagne, le lièvre figure sur la liste rouges des espèces menacées.

LES OISEAUX

• Les nids d’oiseaux et des oisillons sont régulièrement détruits par le fauchage.

• Les oisillons peuvent également être victimes du fauchage. En effet, beaucoup d’oisillons quittent le nid sans savoir voler. Ils continuent à être nourris au sol par les parents. En cas de danger, ils restent immobiles … C’est notamment le cas des merles, mais aussi d’autres espèces.

• Plusieurs espèces d’oiseaux font leurs nids au sol. C’est le cas des alouettes,bergeronnettes printanières, tariers des près (souvent à flanc d’un      talus), tariers pâtre (souvent à flanc d’un talus), rougegorges ( !!! – nid au sol ou à faible hauteur), rossignols (au sol ou à faible hauteur      au sein d’une touffe d’orties, roncier etc.), pouillots fitis/de bonelli/      siffleur, bruants jaunes, bruants proyer , pipits rousseline, pipits      farlouse (*). Seul un fauchage véritablement tardif peut permettre à ces      oiseaux de faire des nids et d’élever leur progéniture en sécurité. Bien-sûr      que d’autres facteurs à risque restent : chiens, mammifères sauvages nocturnes, rapaces, intemperies …). Le rougegorge, par exemple fait jusqu’à trois couvées. La dernière a lieu au mois de juillet.

 (*) Cette liste non exhaustive a été établie à partir du guide « Les oiseaux de France », de Jean-Claude Chantelat, paru chez SOLAR, 1998

• Les perdrix, cailles et faisans nichent également à terre.

• Certains rapaces font également leur nid au sol dont par exemple Le busard Saint Martin et le busard cendré.

FLEURS ET INSECTES

• Réduction de la biodiversité par une fauchauge qui intervient trop tôt

Quand  on coupe les fleurs avant qu’elles n’aient pu se disséminer, on interrompt la cycle naturel et la fleur tend à disparaître. Seules les fleurs et graminées ayant un cycle très court peuvent se reproduire entre les différentes coupes ce qui mène vers un appauvrissement de la flore et par conséquent de la faune. Les animaux suavages, tel que le lièvre, ont un régime alimentaire sélectif. Il leur faut une granbde variété d’herbes sauvages.

Insectes : les fleurs et d’autres herbacés représentent une ressource alimentaire pour de nombreux insectes qui, à leur tour, représentenst une source d’alimentation à d’autres animaux.

Ainsi il existe des papillons dont les chenilles ne se nourrissent que de l’aneth ou de la carotte sauvage. C’est le cas du machaon. La chenille passe l’hiver sous forme de cocon sur la plante. Quand on tond tout, on détruit aussi de telles chenilles.

Une solution : Le fauchage tardif

L’Agence régionale de l’environnement de Haute-Normandie a publié un excellent document intitulé « La gestion différenciée des bords de route ». On peut le trouver à l’adresse suivante :

www.arehn.asso.fr/publications/cpa/pdf/cpa07.pdf

Le fauchage tardif (c’est-à-dire fin août, début septembre) permet aux herbes d’arriver à maturité et de terminer leur cycle de biologique. Les graines se dispersent et les plantes réapparaîtront l’année suivante.

Nombreux sont les insectes qui vivent dans les près. Les oiseaux et des petits mammifères peuvent se nourrir sur des près non-fauchés.

Des oiseaux peuvent se reproduire dans l’herbe. En effet, plusieurs espèces nichent au sol !

Qui est contre le fauchage tardif ?

Les institutions départementales ou locales avancent l’argument de la sécurité pour justifier le fauchage le long des routes. Il y auarit des compromis à trouver pour allier sécurité et intérêt écologique. On peut faucher sur un mètre à côté de la route et laisser le reste. Et puis une question naïve : les automobilistes ne pourraient-ils pas tout simplement rouler plus prudemment ?

Par ailleurs, il est déjà arrivé que des cultivateurs exigent une fauche précoce pour protéger leurs terres agricoles. En effet, un producteur de graines de carottes a demandé au CG du département de l’Essonne de bien procéder à la fauche avant que la carotte sauvage ne monte en graine et contamine sa production qui aurait alors été invendable. Je pense que dans un tel cas, il faudrait en effet répondre à la demande de l’agriculteur. La politique en faveur du fauchage tardif doit donc tenir compte de certaines spécificités locales.

Et dans mon jardin ?

Si vous avez un grand terrain tout ce qui est dit au-dessus vous concerne. Dans un petit jardin, on a rarement l’occasion de voir des oiseaux nicher au sol ou de rencontrer des lèvres. Les seuls animaux concernés par votre intervention au sol sont les hérissons et les insectes. Il est tout à fait intéressant et utile de laisser une petite partie du jardin en friche pour constituer un refuge pour les insectes.

La législation en Allemagne

Il est interdit aux agriculteurs de faucher les friches entre le 1er avril et le 30 juin.