Couloir écologique

Ces derniers temps, j'ai souvent entendu parler d'un couloir écologique entre les marais de Miséry, le Parc de Villeroy, l'espace du Champoreux et la plaine qui s'étend à l'Est de Mennecy. Jusqu'à ce matin, j'adhérais à cette vision des choses.

Ce matin, le RER de 8h36 en direction de Paris est entré lentement en gare. Un sanglier était coincé sous la roue avant droite du train. Le corps lourd était balloté par la roue et râclait le gravier. J'ai couru vers l'avant du train pour vérifier si la pauvre bête était vraiment morte et ne souffrait plus. Elle était bien morte et deux ou trois hommes courageux l'ont tirée de là pour la mettre sur le côté. Le corps meurtri ne tenait plus que par la peau. Je ne m'étendrai pas ici sur mes observations concernant les réactions des uns et des autres. Ce serait un chapitre à part.

Ce que j'ai compris ce matin, est qu'il est déplacé de parler d'un "couloir écologique". C'est exactement le contraire; ce serait à la limite, au risque d'aller un peu loin, un couloir de la mort dont il faudrait parler.

Autrefois, il devait y avoir un ensemble de différents espaces de vie (marais, forêt, village, champs agricoles) entre lesquels un animal pouvait se déplacer assez librement sur les chemins des animaux, que l'on appelle les coulées vertes. Ce sont des chemins empruntés depuis des siècles par les animaux. Les coulées vertes existantes ont été coupées par la ligne du RER D, la RN191 et, plus haut, par la D153. Les animaux continuent à emprunter leurs chemins ancestraux, car il leur faudrait un temps d'adaptaion bien plus long. Et encore: ils ne pourront peut-être même pas faire autrement car ils doivent s'abriter dans les marais et se nourrir dans le Parc des Villery.

Le couloir écologique dont on a parlé si souvent est en fait un rêve ou un projet que l'on pourrait essayer de réaliser. Il ne s'agit pas d'une réalité.

PS: Je sais que le sanglier, ni le chevreuil sont des espèces menacés. Faut-il toujours que les animaux soient mignons ou menacés pour être respectés par l'homme? Je pense que les animaux écrasés par le RER et d'autres trains méritent aussi notre attention. Il faudrait connaître le nombre d'accidents par an, savoir si ça se passe à des endroits précis. Si le nombre est élevé, il faudrait étudier des solutions pour éviter ce type de collisions.
Un gamin aurait été traumatisé de voir ce que j'ai vu ce matin.

PS Quelques mois plus tard, une clôture a été installée. Je suppose que le nombre d'accidents devait être assez elevé pour effectuer un tel investissement. Mais a-t-on pensé aux tunnels pour les animaux? Je ne n'ai pas l'impression.