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Schwarzbrot und Baguette
19 janvier 2012

Une semaine sans râler

Les profs râlent. Ils râlent trop et s'est une maladie contagieuse. J'avais donc décidé de passer une semaine sans râler. J'ai mis des carambars dans ma trousse en me disant que j'allais en donner un à quiconque me surprendrait en râlant.

J'ai été mise à rude épreuve. Je râle souvent parce que je suis stressée. Je me suis donc dit qu'il fallait que j'arrive plus tôt au lycée (malgré les courants d'air, les machines qui font du bruit et les profs qui râlent etc.) pour pouvoir faire tranquillement mes copies. J'arrive donc très dynamiquement le lundi à 15h30 (je ne suis jamais dynamique sur ce créneau - je suis plutôt du matin) pour la première et seule heure de la journée au lycée. Je sors les originaux pour faire tranquillement mes copies. Constat: les deux photocopieuses étaient en panne. Panique, débrouillardise, arrivée de justesse à l'heure en cours. Mais j'ai réussi à garder le sourire.

Mardi. J'arrive dynamiquement en cours à 8h25, j'installe mes différentes machines et les élèves m'annoncent: on sera pas nombreux aujourd'hui. Une collègue avait en effet invité un intervenant. Elle m'avait dit (la veille) que quelques élèves serainet absents. Entre 'quelques' et la motié des effectifs, il y aune différence. On a fait des jeux.Un carambar.

Mercredi. J'ai signé ma note. Le proviseur nous donne chaque année une "note". Mais il ne peut pas donner moins que ceci ou plus que cela. Complètement bidon. Je n'ai jamais rien compris. Opaque. Le commentaire est positif: "Très" ceci, "très" cela et puis "cela". Je me demande pourquoi devant le dernier adjectif, il n'y a pas écrit "très".

Jeudi. Coup de fil à la maison. Coups de fil en salle des profs. Mme T c'est urgent. Il faut venir au secrétariat du proviseur. Je me fraye en chemin à travers d'hordes d'ados. J'enjambe un muret. Depuis qu'il y a la musqiue à l'Agora on n'arrive plus à passer. C'est l'ambiance disco.

"Il faut que tu nous donnes la liste des élèves pour la certfication, la date limite c'est demain". On me donne un courrier du 23 novembre (nous sommes le 19 janvier) et un courrier électronique de relance du 16 janvier (nous sommes toujours le 19.). On compte sur moi: "Tu as sûrement déjà tout préparé ... ". Tu parles! Oui, j'y ai pensé. Je me demandais pourquoi je n'avais toujours pas eu les dates d'inscription. J'ai envie de tout arrêter. A quoi bon s'investir, toujours subir un stress totalement inutile. Si je ne réponds pas à cette demande, les élèves et les parents seront deçus. Je vais la faire la liste. A la va-vite, en commettant peut-être des erreurs. Et pouquoi ce couac? Le SIEC écrit toujours à "monsieur le provisieur". Du bureau de "Monsieur le Provsieur" jusqu'à mon casier, il y a un désert à traverser. Ne peuvent-ils pas m'écrire directement? C'est moi qui fais le boulot. Mais complètement à l'ancienne, on suit la "voie hiérarchique". C'est qui qui trinque? Moi. Aujourd'hui, j'ai râle. Pour la dernière heure de cours, j'ai mis un porte-nom à ma veste: Jean Peuplu - mon nouveau nom. Ca a fait beaucoup rire les élèves et les collègues. L'adminstration n'a rien vu. Sinon, ils m'auraient sûrement sommée d'enlever cette étiquette.

C'est peut-être pour avoir encore râlé que j'ai fini ma journée avec une prune de 90 Euros et des points en moins sur le permis. Moi, citoyenne immpeccable et dévouée. Je suis tombée dans un vértibale guet-apens. Porte d'Orléans. Le bordel. La police se fait un maximum de fric en un minimum de temps et le tout sans bouger. Si ça n'est pas rentable pour l'Etat.

Je crains cependant pour ma propre rentabilité. Je passerai très prochainement au service minimum. Encore samedi à passer: je me suis engagée à assister à une réunion pour préparer un long séjour d'un de mes élèves en Allemagne. J'ai oublié de préciser: samedi à 9h00 à Clichy. Dès le départ je me suis dit 'et bien m..., pourquoi n'ai-je pas dit aux parents que la date limite est dépassée, pourquoi me suis-je encore engagée'. Mais après réflexion, je me suis dit que c'était quand même bien d'y aller. Mais je n'avais pas encore eu la prune de 90 Eurors. Là je me dis: on me punit de tous les côtés: prune, réunion samedi matin à Clichy, stress maximal pour rendre une liste, une note qui ne reflète en rien mon implication ... à partir de lundi: service minimal... sauf qu'il y a encore le voyage que nous, nobles professeurs, ont organisés. Mais après ce voyage (déjà réduit au strict minimum - on passe par un prestataire) peut-être plus de voyage?

Mais il y a toujours ces élèves qui réussissent à me faire rire que je réussis à faire rire. Au moins ça, ça vaut le coup (mais on peut rire avec le service minimal haha).

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